Le mérou brun aux iles Medes sur la Costa Brava, est le maître des lieux. Les îles Medes abritent une des plus fortes concentrations en Méditerranée et on le rencontre également souvent autour du Cap de Creus. Essayons de découvrir ensemble ce poisson emblématique de la Costa Brava et de la méditerranée.

le mérou brun aux iles Medes

Le mérou brun aux iles Medes, reconnaissable entre tous

Le mérou brun est un poisson de la famille des Serranidés. C’est un poisson avec un corps ovale, massif et robuste et des yeux proéminents. Sa robe brune, ou parfois de gris foncé à gris clair, possède des taches claires irrégulières en « nuages ». Elle a inspiré son nom scientifique, Epinephelus (du grec [epi] et [nephelus] signifiant « couvert de nuages ») marginatus, (du latin [margino] signifiant entourer).

mérou brun costa brava
Il possède une seule nageoire dorsale et une queue arrondie Sa taille est règulièrement de 60 à 80 cm, et dans les réserve on trouve beaucoup de spécimen entre 1m et 1,40 m. Le mérou brun est un poisson massif. Le mérou brun est un des plus gros poissons que l’on peut voir en plongée en méditéranée. Le mérou brun est peu farouche qui se laisse approcher assez facilement. Il est habituellement solitaire et territorial : le mérou brun vit dans les fonds rocheux où il s’octroie une cavité autour de laquelle il définit son territoire. Il se nourrit principalement de céphalopodes (seiches, poulpes, calmars), de crustacés et de poissons. (C’est peut-être pour cela qu’on ne voit plus de poupes aux Medes !!).

Le mérou brun a un développement sexuel complexe

Une des caractéristiques les plus marquantes du mérou brun est son hermaphrodisme : il change de sexe au cours de sa vie :

  • Il nait femelle
  • Le mérou femelle devient capable de se reproduire vers l’âge de 4 ou 5 ans (une taille comprise entre 40 à 50 cm)
  • Le mérou brun se transforme en mâle à un âge entre 10 et 14 ans (une taille comprise entre 60 et 70 cm)
  • Vers l’âge de 25 ans, le mérou brun devient mâle dominant reproducteur avec un harem d’au moins 10 femelles , condition optimale pour la reproduction

Ce poisson peut vivre jusqu’à 50 ans.

Dusky grouper (Epinephelus marginatus) Le mérou brun
photo: flickr – Dusky grouper (Epinephelus marginatus) Le mérou brun

Protection du mérou brun

Le mérou brun est protégé en France par un moratoire depuis 1993, mais ne bénéficie pas de statut particulier en Espagne.
La meilleure manière de voir des mérous est de plonger dans les eaux des aires marines protégées (AMP) de méditerranée. Ces espaces ont permis un repeuplement important de l’espèce qui était en voie d’extinction.
Sur la Costa Brava, les deux zones sont le parc naturel de cap Creus ainsi que le parc naturel du Montgrí, des iles Medes et du Baix Ter. Non loin de là, en France, le mérou fréquente les eaux du parc naturel marin du golfe du Lion et de la réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls.

Comme vous pouvez le constater, même si je ne suis pas un grand photographe sous marin, on peut facilement admirer le  mérou brun aux iles Medes

merou brun plongée iles medes

Suivi scientifique, observations et protection : le GEM

Le GEM (Groupe d’Etude du Mérou) a été créé en 1986, et suit l’évolution des populations de mérou bruns en France depuis 30 ans.
Ce groupement comporte des scientifiques, des gestionnaires d’espaces protégés et des licenciés de la FFESSM. Dans les années 80, on ne voyait plus de mérous en dehors des zones protégées pour différentes raisons :

  • prélèvements trop importants
  • pollution
  • dégradation des conditions de milieu

Depuis les années 90, on constate le retour de jeunes mérous, qu’on explique ce retour par la conjonction de 3 faits.

    • Le réchauffement de l’eau favorise la survie et le développement des larves
    • Les mesures de protection (moratoire en France, AMP)
    • Le sex-ratio favorable. Il faut un mâle dominant avec un harem d’au moins 10 femelles

mérou brun iles Medes, l'estarit costa brava

La conjonction des trois facteurs leur a permis de survivre et permet aujourd’hui la reproduction. Les comptages effectués depuis de nombreuses années montrent que les populations redeviennent viables. Mais il faut attendre encore quelques années pour confirmer ce mouvement : Le mérou brun devient mâle à partir de 15 ans, et dominant qu’à partir de 25-30 ans : il faut donc au moins attendre un renouvellement complet pour affirmer que l’espèce est sauvée.

Pour aller plus loin sur la connaissance du mérou brun :
Site biologie de la FFESSM : http://doris.ffessm.fr/Especes/Epinephelus-marginatus-Merou-brun-474

Site du GEM : http://www.gemlemerou.org/cms/

 

Epinephelus merou brun
Article d’el Païs sur l’effet réserve sur le mérou brun aux iles Medes (traduction de quelques passages par mes soins) : http://elpais.com/elpais/2016/03/02/ciencia/1456933004_804020.html
Manel González Benaiges, 9 MAR 2016 – 12:48 CET

Au début des années 80 les premières mesures interdisant les activités de pêche dans un périmètre autour des îles Mèdes, un petit archipel situé un peu plus d’un kilomètre de L’Estartit,[Girona, Costa Brava] ont été promues. Par la suite, ces îles jouissaient d’une plus grande protection pour atteindre la situation actuelle où elle sont intégrées dans le Parc Naturel de Montgrí, Illes Medes i Baix Ter.

Ces mesures ont permis la récupération biologique des fonds marins des îles Medes, et la promotion de L’Estartit comme une destination touristique à haute qualité environnementale. Du point de vue biologique et du paysage, les îles Medes ont une valeur extraordinaire car elles sont une représentation de la plupart des écosystèmes marins côtiers de la Méditerranée, ce qui est l’un des grands trésors de ces îles.

mérou îles Medes photo unisub
Photo centre Unisub à l’estartit

Cependant, ce qui a donné la gloire aux îles Mèdes est la quantité et la diversité des poissons dans ses eaux, et particulièrement, la population de mérous bruns (Epinephelus marginatus).

[…]
Depuis plus de 40 ans, il y a beaucoup de recherches sur la biologie, l’écologie marine et l’océanographie dans les îles Medes, et une grande documentation sur l’évolution de ses fonds durant cette période. C’est un des rares endroits sur la côte dont on possède des études, des séries de données et de nombreuses heures d’images sous-marines pour une si longue période. C’est un patrimoine inestimable qui ne doit pas être perdu, comme preuve tangible de l’évolution depuis des décennies des communautés marines du Parc Naturel du Montgrí, des îles Medes et du Baix Ter

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